Aujourd’hui, les buralistes parisiens excédés vont crier leur colère à Barbès au pied du métro aérien où sévissent depuis des années des vendeurs à la sauvette de cigarettes de contrebande.
Cet endroit symbolique a été choisi par la Confédération des buralistes pour entamer un cycle de manifestations à Lille, Lyon, Strasbourg et Toulouse. Le trafic a lieu chaque jour dans la quasi-indifférence générale et ne cesse de prospérer dans notre capitale en s’étendant désormais à d’autres quartiers. Les faux paquets de Marlboro se vendent à 3 euros, soit plus de la moitié moins cher que dans les bureaux de tabac. La situation est évidemment catastrophique pour de nombreux professionnels déjà durement touchés par la hausse exponentielle du prix du tabac et qui n’arrivent plus à s’en sortir : la chute des ventes est estimée à 7% en Ile de France et la contrefaçon y est pour beaucoup : peut-on rester les bras ballants face à cette concurrence déloyale ? Evidemment non !
Le quartier de Barbès, classé désormais en zone de sécurité prioritaire (ZSP), fait l’objet de contrôles : les patrouilles sont régulières et les interpellations nombreuses : mais inlassablement, les vendeurs à la sauvette réapparaissent dès que la voie est libre. Soulignons qu’aux conséquences économiques qui touchent des buralistes souvent en difficulté, s’ajoutent également des aspects de santé publique : les cigarettes de contrebande sont toxiques car elles contiennent des substances très dangereuses pour la santé des consommateurs. Il est ainsi paradoxal de constater que l’Etat augmente le prix du tabac en arguant le risque sanitaire tout en se révélant impuissant pour endiguer la contrefaçon encore plus dangereuse pour les acheteurs ! Un chiffre éloquent : plus de 15% des cigarettes consommées en 2011 en France sont issues de la contrebande !
Le mouvement de protestation des buralistes parisiens a le mérite une nouvelle fois d’alerter les pouvoirs publics : il faut renforcer la lutte contre la contrefaçon qui doit faire l’objet d’une réelle priorité au niveau européen en luttant de manière drastique contre ces chaines d’approvisionnement parallèles illégales qui envahissent et mettent en péril les canaux de distribution licites.
Assez de paroles, des actes !
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